L'histoire de la famille WEBER

se confond depuis l'année 1380 où apparaît le premier de ses membres, avec celle de la Ville même de Mulhouse. Cette dernière a été mentionnée pour la 1ère fois en l'année 803 sous nom de MULLENHUSEN. Il s'agissait vraisemblablement en ce temps-là d’un moulin entouré d'une petite agglomération. La Ville s'étendait rapidement.  En 1224 elle fut entourée de murs, l’Ill qui la longeait fut séparée en deux bras qui la bordaient  le long des fortifications.

Dès le 13ème siècle, la population de la Ville cessa d'être rurale et se composa en majeure partie d 'artisans et les premières branches industrielles commencèrent à y être pratiquées. La population qui était à ce moment là de 1.000 à 2.000 habitants, monta à 1.500 en 1.462 et 1.800 en 1.500. La Ville qui était administrée jusque là par un prévôt Impérial enregistra des mouvements démocratiques de 1338 à 1349 qui terminèrent vers 1347 à la création de la charge de Bourgmestre, et les représentants des six Tribus qui étaient fort influentes furent admis au Conseil qui, jusque là, n'était composé que de conseillers nobles et de patriotes  


Mulhouse en 1224

Mulhouse était alors Ville Impériale et faisait partie de l'Alliances entre les 10 Villes Impériales d 'Alsace connue sous le nom de Décapole ceci jusqu'an 1648. C'est en 1347 après la 1ère Réforme démocratique qu'un Hôtel de Ville fut aménagé dans la Maison " A la lune " rue Mercière n° 6, où il resta jusqu’en 1431  date de la construction de l'Hôtel de Ville sur la place de la Réunion. Après cette première construction  qui fut détruite après un siècle par un incendie, l'édifice actuel fut réédifié et achevé en 1353. Celui-ai fut inauguré par les 4 Bourgmestres en titre à cette époque le 21 Décembre 1553.


Mulhouse en 1548

C’étaient Jacob WEBER, Erhard SCHAFF, Michel THYSER et  Jacob SCHÖNN qui étaient en fonction à tour de rôle. La durée du mandat des Conseillers était originellement de un An et était renouvelé tous les ans le 25 Décembre , jour où l'année débutait à Mulhouse. A partir de 1445 on en élit deux dont un à Noël et un à la Saint Jean d’été. Il y en a toujours plusieurs en titre qui prenaient leur fonction à leur tour.

En 1407 la Ville acquiert la prévôté qui est l'administration générale des affaires publiques, la haute et basse justice.  Elle est alors maîtresse d'elle même et le Prévôt Impérial est éliminé. En 1437 le Territoire de la Ville est étendu par l'acquisition des droits Seigneuriaux de Illzach et Modenheim aux Comtes de Wurtemberg. La Ville s'allie avec Berne et Soleure on 1466 avec Bale en 1506 enfin avec la Confédération Helvétique on 1315. ce qui équivaut à sa sortie du sein de l'Empire. Elle obtient ainsi tous les avantages d'une Ville libre sans en avoir le statut et est devenue ainsi en fait une petite République. Cette situation devait être reconnue officiellement en 1648 par le traité de Westphalie.


Passeport utilisé par les Mulhousiens pour se rendre en France

De ce fait Mulhouse conserva jusqu'à la Révolution son indépendance, même à l'égard de la France dont elle était l'alliée au même titre que les Cantons Suisses depuis 1522. Elle lui fournit alors régulièrement les contingents armés avec ceux des cantons Suisses et ceci jusqu'à la Révolution. A ce moment on a noté qu'à la prise des Tuileries que plusieurs « Soldats Suisses » faisant partie de la garde, étaient Mulhousiens.

Lors de la Réunion de Mulhouse à la France  en 1798, les Villages d'Illzach et de Modenhein furent compris dans ce traité d'annexion demandé librement par les intéressés, et ces villages déléguèrent quatre citoyens notables pour signer ce traité au nom d'Illzach.

Un de ces notables était Conrad WEBER dont la signature figure sur le traité.

L'adoption de la Réforme eut lieu à Mulhouse en 1528 après de longues discussions, par une ordonnance promulguée sur la réorganisation du Culte, par le Grand Conseil, réuni la veille de Noël.


Confession de foi de Mulhouse


Dernière réunion du Grand Conseil de la Ville de Mulhouse

 LES WEBER

Conrad WEBER 1380-1458 est le premier Weber de nos ascendants identifié. Il exerçait la profession de tisserand. Nous n'avons pas de renseignements plus détaillés sur ce premier ancêtre sauf qu’il possédait une maison dans la Rue qui est actuellement Rue Henriette.

Conrad  WEBER  1408-1468 
Tanneur, vit à Mulhouse où il épouse en 1429 une fille Enderlin.


Les WEBER

Les Tanneurs qui exerçaient à Mulhouse une profession importante étaient établis le long de l'Ill pour subvenir aux besoins de leur métier.

La Rue des Tanneurs en est un souvenir et Conrad WEBER y avait sa maison. Au moment où les délégués des Tribus  accédèrent à l'administra­tion de la ville ils furent réunis à la Tribu des Bouchers , Corporation des plus importantes qui groupait les corps de métier (Tanneurs, celliers, corroyeurs ), apparentés à ceux-ci par leur petite industrie ou artisanat.

Il est cité ensuite en 1444 comme homme d'armes qui prit une part active à la défense de la Ville contre les Armagnacs lors de leur deuxième invasion (la 1ère ayant eu lieu en 1439 ). En 1453 il figure comme juge.

De 1468 à 1463 il fait partie sans interruption du Conseil qui administre la ville. En 1465 enfin il est Bourgmestre de la Ville de Mulhouse

Il eut quatre fils ainsi dénommés : Conrad, Hans Heinrich, et Thomann. Le troisième étant l'ascendant direct de la branche actuelle qui nous intéresse. Nous allons quitter celle-ci un moment pour suivre la branche collatérale.

Nous y retrouvons Hans WEBER, tuilier de son état  qui fut à son tour conseil1er de la Ville en 1508, et qui périt à Marignan , allié des Suisses contre les troupes du Roi François 1er en 1515. Nous reprendrons l'histoire de cette expédition avec celle qui, en 1512 engagea son cousin Hans WEBER, dans le Milanais contre les troupes du Roi Lois XII

Hans, tuilier, avait à son tour  un fils, Jacob WEBER, charron de son état qui fut à son tour  conseiller en 1524, puis Bourgmestre en 1533, épousa successivement Elizabeth CLAR puis Margueritte THEUBER et mourut en 1553.

A cette époque les bourgmestres de la Ville après avoir exercé leurs fonctions étaient conviés à se créer des armoiries bourgeoises dont ils se faisaient un sceau. Cette coutume s'est continuée et dure encore. Celles ci étaient conservées dans l'ancien hôtel de Ville et nous savons que les armoiries d'origine de ce Hans portaient dans la partie supérieure une tuile en souvenir du métier paternel, et une demi-roue en bas en fonction de son propre métier.

90 ans après la mort de Hans, sa branche étant éteinte par suite de la disparition de ses deux petits fils , le chroniqueur Petri fit peindre le tableau qui figure encore aujourd'hui au Musée historique dans la salle traditionnelle du Conseil, et qui porte les armoiries de tous les Maires de la Cité depuis ce temps là. Il manqua probablement d'éléments pour représenter les armoiries WEBER, on remplaça  la tuile par une navette , ceci en harmonie, suivant l'usage avec le nom patronymique du titulaire.

Comme d'autre part et comme dit plus haut  le premier hôtel de ville avait flambé assez rapidement, les éléments manquent totalement pour apprécier ce que furent les armoiries de Conrad, Bourgmestre en 1465, comme son oncle. C’est pourquoi, ainsi que le dit Meininger en ses travaux, les armoiries figurant officiellement au tableau de la ville font foi pour les descendants de ces deux bourgmestres ci dessus. Le lecteur retiendra pour la petite histoire  que les Bourgmestres de Mulhouse touchaient pour chaque séance une « Indemnité de Culotte » qui correspondait à un jeton de présence actuel

Nous revenons maintenant à notre branche directe :

Heinrich WEBER  1446 - 1516 réside à Illzach en 1503 et y paye impôt. Cette localité‚ rachetée par Mulhouse comme dit plus haut était administrée par 1 bailli, 1 maire, 6 jurés, et 3 échevins.

Tous ces officiers communaux ainsi que les fonctionnaires subalternes, étaient nommés par le conseil de Mulhouse qui réservait à ses administrés les domaines agricoles de ces villages. Il parait probable que Heinrich, fils du Bourgmestre Conrad, fut investi d'une fonction administrative à Illzach et que ce fut la raison de son établissement. Il y acheta des biens immobiliers en 1487. Il n’y a aucune autre précision sur sa vie et on ne lui connait qu’un enfant :

Hans WEBER . Réside à Illzach et fait partie du Contingent qui combattit à Pavie en 1512.


Hans Weber et le contingent Mulhousien monte derrière Martin Brustlein à l'assaut des remparts de Pavie en 1512.

Nous allons maintenant rappeler rapidement en quoi consistaient ces combats.  Lorsque Louis XII, Roi de France envahit l'Italie pour y revendiquer et maintenir ses droits, le Pape Jules II qui le combattit, fit appel à ses alliés : les Cantons Suisses. Ceux-ci se répartirent la contribution en hommes, et la Ville de Mulhouse , alliée de Bâle proposa ses services.


A  MARIGNAN -1515- Hans WEBER (voir plus haut) tuilier à Mulhouse  succombe sous les coups de la cavalerie redoutable de François 1er Roi de France.

Un peloton de 20 hommes comprenant Hans WEBER fut envoyé avec le contin gent Bâlois et poursuivit les troupes Françaises jusqu'à Pavie.

Martin BRUSTLEIN, qui commandait les Mulhousiens, voyant à un certain moment qu'il n'avait plus devant lui que des mercenaires allemands, monta le premier à l'assaut  entraînant ses troupes et s'illustra en donnant le signal des combats. Il fut blessé au bras à cette occasion. En récompense, le Pape Jules II  offrit aux Mulhousiens une bannière brodée marquée d'un Saint Etienne, Patron de la Ville, que le Musée Historique conserve actuellement. En 1513 six hommes de Mulhouse furent envoyés se joindre aux 200 hommes qui continuèrent la lutte jusqu'à Novarre.

Enfin en 1515, François 1er, n'ayant pas donné satisfaction aux suisses, ceux-ci reprirent la lutte et se retrouvèrent aux prises avec les troupes du Roi.

Il y a lieu de rappeler qu'une rébellion eut lieu à Mulhouse après les évènements de France et provoqué par eux en 1796. La cause en était l'ébullition des esprits  qui amena Illzach à désirer s’affranchir de la suzeraineté qui la liait à Mulhouse.

De cette révolte, une tradition orale transmise dans notre famille nous rappelle qu'Elizabeth Loscher, épouse de Nicolas WEBER ( Voir ci dessus ), fut un des éléments les plus actifs sinon des plus provocateurs.

Jean Georges WEBER 1851 épouse Caroline Steinbach en 1825. Il fut également imprimeur d'indiennes. Il construit sa maison (25 rue Neppert actuellement ) en 1848 sur un champ appartenant à sa femme. Il est à signaler que cette rue encore actuellement pour les vieux Mulhousiens se nomme en dialecte la "Wawergassle"· Car à ce moment, dans cette rue qui était un chemin, n’existait que cette maison. Les enfants allaient à l'école dans Mulhouse à peu près à l'entrée Nord de la Rue du Sauvage, et bien souvent les fossés étant inondés, un passeur occasionnel les faisait traverser en barque. Son épouse Caroline Steinbach,  (An X- 1882) (voir N° 152 page 141 de la Généalogie de Carlos Steinbach- 1913 ) était d'une branche de cette famille qui  après un passage à Illzach était revenue à Mulhouse. Elle était fille  de Conrad, graveur sur bois, et après une vie difficile, elle mourut à 80 ans chez sa fille Emma Marter en 1882 à Rixheim où elle est enterrée. Jean Georges était mort en 1851 à peine la maison terminée, laissant sa veuve dans une situation précaire, avec la charge de 7 enfants dont Édouard qui avait alors 13 ans. De ceux-ci naissent diverses branches dont certaines sont encore Mulhousiennes - Une est américaine, d’autres disparues.

Edouard WEBER  1858-1900 épouse Frédérique Geil d'Ostheim 1847-1917. A 13 ans, à la mort de son père, il apprend le métier de Graveur. Après 14 ans de service militaire au cours duquel il fit un séjour en' Algérie,  il s'installe à son compte et se marie. En 1875 Ils achètent en 1877 l'immeuble de la rue Mercière N°4  et y exploite son atelier de gravure jusqu'à sa mort en 1900.

Son épouse était née d 'une famille de cultivateurs a Ostheim. Elle continua ses cours au Petit Château de Béblenheim dirigé par Jean Macé enseignant qui devint écrivain et publiciste connu. Elle fit des séjours en Allemagne et en Angleterre et revint après 1870 prendre le poste d'institutrice à Béblenheim jusqu'à son mariage. Elle termina Sa vie en 1917 chez sa fille à Mulhouse, étant restée seule 17 ans après la mort de son mari.

Jules Edouard WEBER 1876-1945 épouse Emilie F. Geil (1882-1959) en 1904. Il fit également son apprentissage de graveur et reprit l'affaire de son père à la mort de celui-ci.

Sa vie fut marquée les évènements suivants :

En 1913 avec un de ses amis il fonda parallèlement à la sienne, une autre affaire de vente de Sanitaire en gros. Aussitôt après survenait la guerre de 1914-18 en prévision de laquelle, pour ne pas être mobilisé par les Allemands, il franchit la frontière la veille de la déclaration de guerre et passa les 5 années de celle-ci en France. Aussitôt après la guerre il revint à Mulhouse et abandonnant la gravure, il se consacra à son affaire de Sanitaire qui prit de l’importance sous son seul nom. En 1922 il l'implanta rue Schlumberger dans les locaux de la Halle au Lait qu'il reprit pour son compte et où elle est encore aujourd'hui.


L'ancienne Halle au Lait, rue Schlumberger

Il avait épouen 1904 Emilie Geil de laquelle il eut trois enfants Gaston, Yvonne et la plus jeune, une fille Elizabeth, qui décéda en 1917 pendant la guerre et en l'absence de son père. Vint 1940. Il est impossible, à cette occasion, de séparer les deux noms de Jules WEBER et de sa femme. Resté cette fois à Mulhouse pendant l'occupation nazie, il organisa un réseau clandestin de résistance et d'évasion de prisonniers. Sa femme fut à cette occasion sa plus grande collaboratrice et leur activité fut accomplie avec le plus grand succès. Malheureusement, si  l’ennemi ne put à aucun moment avoir la preuve de ses activités clandestines, son attitude opposante le désigna à son hostilité et il périt dans le camp de concentration de Gaggenau alors que les libérateurs arrivaient à sa porte.

Les autorités, à titre posthume, lui décernèrent la Croix de la Légion d'honneur.

Emilie v.Geil, sa femme, était fille de Jean Jacques Geil 1845-1929 et de Frédérique Sattler. Ils avaient leur ferme à Ostheirn et il exerçait en même temps le métier de forgeron.

Après sa mort la ferme resta habitée par sa fille Emma et servait en  même temps  de résidence secondaire aux Mulhousiens.

La ferme de Jean Jacques Geil, à Ostheim

Elle fut brûlée avec la plus grande partie du village fin 1944 à la bataille pour la prise de Colmar et, Ostheim étant reconstruit suivant des plans nouveaux, elle ne fut pas reconstituée. Émilie F. Geil, toujours modeste dans son indomptable énergie, fut décorée après les hostilités de la Reconnaissance Française. Elle décéda en 1959, ayant porté avec son mari, avec fierté, l'héritage d'une longue et honorable tradition Mulhousienne.

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