Der Struwwelpeter

von Heinrich Hoffmann


Die Geschichte von dem wilden Jäger

Histoire du fameux chasseur

 

Es zog der wilde Jägersmann
Sein grasgrün neues Röcklein an;
Nahm Ranzen, Pulverhorn und Flint',
Und lief hinaus in's Feld geschwind.

 

Das Häschen sitzt im Blätterhaus,
Er trug die Brille auf der Nas'

Und wollte schießen todt der Haas.

Und lacht den wildern Jäger aus.

 

Le fier chasseur met sa jaquette,
son habit vert et sa casquette,
Prend son fusil, et sur-le-champ
s'en va chasser à travers champs.

Mais le lièvre se moque bien
Du fier chasseur qui ne vaut rien.

Il a sur nez jusqu' aux lèvres
Des lunettes pour voir les lièvres .

 

 

Jetzt schien die Sonne gar zu sehr,
Da ward ihm sein Gewehr zu schwer.
Er legte sich ins grüne Gras;
Das Alles sah der kleine Haas.
Und als der Jäger schnarcht' und schlief,
Der Haas ganz heimlich zu ihm lief,
Und nahm die Flint' und auch die Brill'
Und schlich davon ganz leis' und still.

Le soleil cuit, le fusil pèse;
Le chasseur est mal à son aise,
Il s' étend sur le gazon vert.
Mais notre lièvre a oeil ouvert,
Et quand il entend ronfler l' homme,
Tout doucement pendant son somme
Il prend le fusil du chasseur
Et ses lunettes, le farceur !

 

 

Die Brille hat has Häschen jetzt
Sich selber auf die Nas' gestzt;
Und schießen will's aus dem Gewehr.
Der Jäger aber fürcht't sich sehr.
Er läuft davon und springt und schreit:
"Zu Hülf', ihr Leut', zu Hülf', ihr Leut'!"

 

Alors sans tambour ni trompettes,
Il met sur son nez les lunettes,
Et puis vise avec le fusil.
Le chasseur a peur : les lunettes, tout saisi,
il se sauve, bride abatue,
Et il crie: Au secours !
On me tue !

 

 

 

 

Da kommt der wilde Jägersmann
Zuletzt beim tiefen Brünnchen an,
Er springt hinein. Die Noth war groß;
Es schießt der Haas die Flinte los.

 

Des Jägers Frau am Fenster saß
Und trank aus ihrer Kaffeetass'.
Die schoß das Häschen ganz entzwei;
Da rief die Frau: O wei! O wei!


Doch bei dem Brünnchen heimlich saß
Des Häschens Kind, der kleine Haas.
Der hockte da im grünen Gras;
Dem floß der Kaffee auf die Nas'.
Er schrie: Wer hat mich da verbrannt?
Und hielt den Löffel in der Hand.

Le fier chasseur, de bond en bond,
Arrive au bord d' un puits profond,
Et fou de peur, s' y précipite,
Le lièvre tire encor plus vite.

A la fenêtre se tenait
La femme de l' homme, et buvait
Du bon café dans une tasse.
Hélas ! le lièvre a lui casse.
Cependant près du puits était
Le fils du lièvre qui broutait
Et batifolait sur la mousse.
Au nez le café l' éclabousse.
Il dit: Qui me brûle ? et dans l' air
Il attrape au vol la cuiller.


 

  Die Geschichte vom Daumenlutscher ( L' Histoire du Suceur de Pouces)


© 1994-1999 Robert Godwin-Jones
Virginia Commonwealth University