Lettre 3 de Andreas Briegel (25 novembre 1999)
Cher Michel, Merci pour votre lettre du 18.11.99 à laquelle je vais répondre de suite. Tout dabord je dois vous dire que vous ne devez pas vous excuser pour vos lettres et vos questions, il va de soi que jai la patience et le temps de vous répondre. Vous écrivez très poliment et avec courtoisie, ce qui fait que vos lettres sont également pour moi dun grand intérêt. Remerciez également votre belle-seur pour ses traductions. Je pourrais également vous joindre par téléphone, mais vous écrivez que vous ne parlez pas très bien lallemand et que vous ne pourriez conduire une conversation téléphonique. Lucien et sa femme parlent très bien allemand, bien quil disait quil navait pas parlé cette langue depuis des années. Mais nous pouvions très bien nous comprendre. Oui, cher Michel, cest lamentable, mais il semble que cest une particularité de la famille Briegel, de ne rien dire sur la famille, ou alors un strict minimum. Dans ma famille également il est très rarement fait allusion à nos familles, et en tant quenfant, on pose rarement des questions, on ne fait quentendre et sen souvenir plus tard. A cela est venu sajouter la guerre et limpression dêtre mis à lécart, ce que la fissure entre lAllemagne de lEst et de lOuest na fait quaggraver. Nous vivions à Berlin Est et je me souviens encore lorsqu'avec mon père, pour envoyer une lettre à sa seur à Paris ou à Mulhouse, nous devions dabord passer dEst à lOuest en la cachant, car nous navions pas confiance dans la Poste de lEst, et de même, lorsque nous recevions du courrier de lOuest, nous devions la recevoir chez notre tante, à lOuest, car nous savions que notre courrier était contrôlé. Tout cela, c'était des difficultés dues à laprès-guerre pendant la guerre froide entre lEst et lOuest à Berlin et en Allemagne. La visite de mes parents à Mulhouse a eue lieu, selon mes souvenirs, à la suite dune invitation doncle Charles. Connaissez-vous là-bas une famille Schaal ou quelque chose de ressemblant ? Dans les années cinquante nous recevions à maintes reprises des colis dune famille Schaal de Mulhouse. Dailleurs je fais à nouveau un retour en arrière il me revient juste à lesprit, que Lucien ne parlait pas beaucoup des enfants de son premier mariage. Lors de mes visites je lui avais souvent demandé comment allaient ses fils, et ce quils faisaient, mais je ne peux pas me souvenir quil mait répondu à ce sujet. Il parlait la plupart du temps de Grégory, mais cela était plus récent, javais limpression quil navait peut être pas beaucoup de contacts avec ses fils aînés. A propos de tante Bertha, je ne sais rien, si ce nest quelle habitait à Bernau et que nous ne la voyions quune fois par an pour son anniversaire, elle même ne nous rendait pas visite. Mais de toutes façons, elle était plus jeune que son frère Eugène. Si je me souviens bien, elle doit être décédé en 1967 dans sa maison de retraite de Berlin-Est. Elle a dû partir assez rapidement et ma mère a tout réglé sur son lit de mort, puisquelle lui avait rendu visite quelques jours avant sa mort. Cher Michel, à ce propos je dois vous raconter ma propre page dHistoire qui, en 1961 ma fait passer de lEst à lOuest. A travers le Mur de Berlin, jétais séparé de mes parents, et je nai plus jamais revu mon père, qui mourut en 1965. Ma mère dut attendre 1971 pour pouvoir voyager à louest. Tout ce que je vous dit là ma été raconté par ma mère ou ce sont mes propres souvenirs. Je nai pas beaucoup de matériel photo, mais elle figure sur deux photographies. Je ne me suis pas encore occupé de faire des reproductions, mais je pense que mi-décembre je sortirai les photos et ferai faire les reproductions. En habit de musicien, je nai aucune photo de mon grand père. Il existe une image sur laquelle je suis dessus, enfant, ainsi que mon grand père avec sa flûte. Lucien ma raconté, quil a été fait un film allemand dopérette, dans lequel mon grand père fait une apparition. Il écrivait toujours à son frère Charles et étaient ensemble à Mulhouse lorsque le film est sorti. ......... |