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L'Alsace
La Région Alsace forme la plus petite des région administratives
françaises. D'une superficie de 8 280 km2, elle est longue d'environ 200 km,
sur 30 à 40 km de large. En 1990, sa population atteignait les 1 624 372
habitant.
Sainte patronne : Ste Odile († 720), fille d'Adalric
ou Etichon, duc d'Alsace.
Le costume traditionnel des femmes a été abandonné entre 1871 et 1918 en
signe de résistance et remis en honneur par la suite. Il s'agit d'une coiffe
avec grand nœud noir, une jupe rouge bordée de velours noir et un boléro de
velours noir à paillettes sur la blouse blanche. Dans les campagnes et en
semaine le costume traditionnel alsacien se formait d'une jupe et blouse noires.
Les familles de confession protestante portaient quant à elles des nœuds noirs
à pans plus longs derrière et les familles aisées portaient des nœuds
blancs. Toutefois, la couleur du nœud variait selon les localités : à
Geispolsheim il était rouge ; à Bitschhoffen il était écossais ; dans
d'autres localités alsaciennes il était de couleurs claires, imprimé à
fleurs. A noter que le grand nœud noir se portait aussi Outre-rhin (Pays de
Bade) avec des variantes. Dans le Sundgau (sud du Haut-Rhin), le bonnet était
avec paillettes et dentelles.
Les conditions climatiques en Alsace se caractérisent par un climat
semi-continental avec des hivers assez froids (60 à 70 jours de gelée par an),
et des étés chauds et secs. Les précipitations sont de l'ordre de 600 à 700
mm par an. L'Alsace, située à l'abri des vents humides de l'ouest grâce aux
Vosges ; concentre un ensoleillement important.
La langue parlée dans la région est un dialecte germanique que les Allemands
nomment "Elsässerdeutsch" (allemand d'Alsace).Ce dialecte est
parlé en Alsace depuis le V e s., et
fait partie des parlers franciques et alémaniques. Quelques localités du
Sundgau ont un dialecte roman, et quelques localités des hautes vallées et crêtes
à l'ouest de Kaysersberg dont celles du "pays welsche" (Aubure, le
Bonhomme, Lapoutroie, Orbey, Labaroche), le haut Val de Lièpvre, une partie du
Val de Villé, et la haute vallée de la Bruche (Ban de la Roche et région du
Donon) pratiquent un patois vosgiens non germanique.
L'Alsace comporte le versant oriental des Vosges, avec massif cristallin
("Grand Ballon" ou "Ballon de Guebwiller" avec 1 424 m
d'altitude, "Hohneck" à 1 361 m d'altitude, et "Ballon
d'Alsace" haut de 1 247 m), vallées profondes (vallées de la Doller, de
la Thur, de la Fecht, de la Weiss, de la Liepvrette). Les collines
sous-vosgiennes ont une altitude d'environ 500 m, et l'on y trouve vignobles et
cultures fruitières. La plaine d'Alsace est une terre de lœss (blé, betterave
à sucre, plantes fourragères, vergers, houblonnières, tabac,...) et alterne
avec des rieds (basses plaines humides derrière la levée alluviale du Rhin).
Histoire de l'Alsace
(Historique en instance d'être ré-actualisé)
L'Alsace fut d'abord peuplée de peuples celtes (et fit partie du royaume des
Arvernes dès le IIIème siècle avant
JC), avec une période gauloise (tribus Médiomatriques et Séquanes). En 65
avant J-C, la région est occupée par les Suèves d'Arioviste. Arioviste est
chassé en 58 av. J-C par les troupes de Jules César (bataille aux environs de
Cernay). Une des tribus suèves, les Triboques, germano-celtique, s'installa
dans la région de Brumath (Broco-Magus) et y demeura après la fuite
d'Arioviste.
Pendant près de quatre siècles, la civilisation
gallo-romaine s'épanouit en Alsace. Introduction de la culture de la vigne,
construction de nombreuses routes favorisant l'essor économique de la région.
Strasbourg (Argentorate) devient cité importante de la région ; d'autres cités
se développent (Saverne, Seltz, Kembs, Wissembourg).
La domination romaine dure jusqu'au début du IVe s, puis surviennent les invasions des Alamans qui occupent l'Alsace malgré la victoire de Julien remportée devant Argentoratum (Strasbourg) en 357 après JC. La cité d'Argentoratum devient Strateburgum (ville des routes). Après la défaite des Romains (401), les Alamans se heurtent au peuple des Francs, qui les battent à Tolbiac en 496. Les Alamans, vaincus, continuèrent néanmoins à prédominer en Alsace, même sous la domination franque. A la mort du Roi des Francs Clovis, l'Alsace est rattachée au royaume d'Austrasie, et forme le Duché Alaman, divisé en comtés. Période de misères.
Après l'instauration du christianisme en Alsace
(sous l'autorité des évêques de Strasbourg et de Bâle), la
rechristianisation a lieu au VIIe s. De
nombreux monastères, véritables foyers de vie économique et de culture latine
(Wissembourg, Murbach, Munster, marmoutier, Sainte-Odile). Au VIIIème siècle
apparaissent les premiers sanctuaires monumentaux : Saint-Etienne de Strasbourg
(fondé par Sainte-Attale, issue de la famille des ducs d'Alsace), le Dompeter
d'Avolsheim...
L'Alsace forme un duché sous les dynasties Mérovingiennes. A la succession de
Charlemagne, deuxième Roi des Francs carolingien, Louis le Pieux est vaincu par
ses fils révoltés. Par le Serment de Strasbourg (842), les deux cadets Louis
le Germanique et Charles le Chauve (France) se promettent une aide mutuelle, qui
se manifestera ensuite aux dépends de Lothaire. La région est attribuée en
843 à Lothaire Ier et à la Lotharingie, par le Traité de Verdun . Par le
traité Meersen (870), elle en séparée pour faire partie du Saint-Empire
Romain Germanique, et passe au Roi de Germanie pour être ensuite intégrée
dans le duché de Souabe (formé entre les Vosges, les Alpes, et le Jura
Souabe).
L'Alsace connaît un désordre profond jusqu'à la fin du Moyen-âge. Apparition de nouvelles seigneuries : les familles de Habsbourg en Haute Alsace (sud de la région), les Ribeaupierre (Rappolstein) en Alsace "centrale", les Lichtenberg, en Basse-alsace (nord de la région). A côté de ces trois dynasties, la région se morcelle en une infinité de territoires enchevêtrés, sous l'autorité d'une multitude de petits seigneurs, laïques et ecclésiastiques.
Les XIIe et XIIIe siècles marque une période de prospérité, et la ville de Haguenau devient la résidence du grand bailli impérial, tandis que Strasbourg est une cité importante du Saint-Empire Romain, formant une république indépendante dans le cadre de l'Empire ; le commerce a lieu avec la Suisse et l'Allemagne moyenne.
En 1262 se déroule la Bataille de Hausbergen. Strasbourg se libère de la tutelle de son évêque qui va résider à Saverne. La Basse-Alsace (Alsace du nord) est morcelée entre le domaine des évêques de Strasbourg, une dizaine de princes (dont le Comte de Hanau-Lichtenberg, le Bailli à Bouxwiller, le Comte de Deux-Ponts, également bailli à Bischwiller), six villes libres et quelques dizaines de chevaliers, alors que la Haute-Alsace (Alsace du sud), qui sur le plan ecclésiastique relève de l'évêque de Bâle, comprend trois grands fiefs : principauté abbatiale de Murbach, Sundgau qui appartient aux Habsbourg (dont le bailli réside à Ensisheim), bailliage wurtembergeois de Horbourg-Riquewihr. En 1268, le duc Conrad V partage son fief en deux : au nord, landgraviat (comté souverain) de Nordgau ou Basse-Alsace (aux évêques de Strasbourg après 1365) ; au sud, comté de Sundgau (aux Habsbourg).
L'Alsace est morcelée politiquement du fait de l'effacement du pouvoir impérial et de l'enrichissement de la bourgeoisie urbaine. En 1354, la Décapole d'Alsace se constitue : elle forme une ligue des dix villes marchandes les plus importantes, sous la protection impériale, à savoir les cités libres de Mulhouse, Colmar, Munster, Turckheim, Kaysersberg, Sélestat, Obernai, Rosheim, Haguenau, et Wissembourg (en 1511, Landau y remplacera Mulhouse qui s'allie, en 1515, à la Ligue suisse)
En 1439, Gutenberg invente l'imprimerie à Strasbourg. De nombreux écrivains, dont l'abbesse Herrade de Landsberg (manuscrit l' "Hortus Deliciarum" ou "Jardin des Délices"), Ottfrid de Wissembourg, participent à la vie intellectuelle tandis que la vie artistique donne à la civilisation de Moyen Âge un vif éclat : églises de Rosheim (XIIème siècle), de Thann (XIIIème-XVème siècle).
Au XVIe siècle, l'Alsace est un foyer de l'humanisme et de la Réforme (1530). Politiquement plus divisée que jamais, la province connaît un rayonnement intellectuel intense : Geiler, Sébastien Brandt, Jean Fischart, Martin Bucer. Ce dernier rédige la Confession tétrapolitaine pour Strasbourg et 3 autres villes de l'Allemagne du Sud (Memmingen, Constance et Lindau) ; Calvin est nommé pasteur de l'Église française de Strasbourg. En 1549, après sa victoire sur la ligue de Smalkalde (dont Strasbourg faisait partie), Charles Quint impose le maintien dans la ville de 3 paroisses catholiques. Le protestantisme se répand surtout en Basse-Alsace, et gagne la vallée de Munster, Sélestat et Colmar. Cependant, les catholiques conservent la majeure partie des possession des Habsbourg, des abbayes et de l'évêché de Strasbourg.
Strasbourg est réputée pour la qualité de son artillerie (dépôt impérial). Son magistrat, Jacques Sturm (décédé en 1553), est un des mentors de la politique européenne. En 1580, l'Évêque Jean de Manderscheidt appelle les Jésuites en Alsace : édification des collèges de Molsheim (devenu université 1617), de Haguenau et de Sélestat ; puis de Rouffach et d'Ensisheim (diocèse de Bâle).
Au cours des XVIè et XVIIè siècles, l'Alsace
connaît une longue période de guerres d'ordre social, religieux ou politique.
Lors de la Révolte des Paysans, les paysans d'Alsace opprimés par leurs
seigneurs et encouragés par les protestants qui leur promettent la liberté, se
soulèvent contre la noblesse en 1525. Ils sont écrasés à Saverne et à
Scherwiller. Pendant les guerres de religion, de 1562 à 1598, la plaine
d'Alsace est traversée à plusieurs reprises par les troupes protestantes
allemandes qui se portent au secours des huguenots français. La population
souffre des pillages de bandes indisciplinées. Le XVIIe siècle voit la région
alsacienne champ de bataille de la Guerre de Trente Ans (1618-1648). Le pays
tout entier est mis à sac par les Allemands, les Suédois, les Espagnols, les
Lorrains, les Français... Les massacres, les famines, et les épidémies réduisent
la population de moitié. Afin d'échapper aux Suédois, l'Évêché de
Strasbourg, le Comté de Hanau, puis certaines villes de la Décapole (dont
Colmar en 1635) se mettent sous le protectorat français en 1634. Les troupes
françaises pénètrent en Alsace.
En 1638-39, Louis XIII Roi de France reconnaît son Général mercenaire Bernard
de Saxe-Weimar comme landgrave d'Alsace (celui-ci décède toutefois). De
1639-43 tout le pays, sauf Strasbourg et Mulhouse, est occupé. Louis XIII
revendique pour sa personne le titre de landgrave. En 1648, les traités de
Westphalie transfèrent au Roi de France "les droits de l'Empereur sur
l'Alsace", ce qui signifie, en possession directe, les terres
habsbourgeoises (comprenant la plus grande partie de la Haute-Alsace) et une
autorité de tutelle (appelée préfecture) sur la Décapole.
Dès lors, après la Guerre de Trente Ans, on assiste à une immigration
importante, principalement suisse.
Le Roi de France s'engage à respecter les droits des princes allemands sur les
domaines qu'ils possèdent en Alsace. Strasbourg et Mulhouse demeurent villes
libres. En 1648, la plus grande partie de la province était divisée entre les
Habsbourg, archiducs d'Autriche et Empereurs du Saint-Empire (seigneuries de
Marimont, Altkirch, Thann, Belfort), les princes-évêques de Strasbourg
(Saverne, Molsheim, Benfeld), les comtes de Hanau-Lichtenberg (Bouxwiller,
Woerth, Ingwiller), la maison palatine (comtés de la Petite Pierre, de
Ribeaupierre), la république de Strasbourg (Barr, Wasselonne).
De 1673 à 1681, le Roi de France Louis XIV
assure sa suzeraineté sur le reste du pays, et en dernier lieu à Strasbourg
(1681). Mulhouse, alliée aux cantons suisses depuis 1515, reste indépendante.
En 1697, le traité de Ryswick reconnaît la suzeraineté du Roi de France sur
l'Alsace (les seigneuries locales dureront jusqu'à la Révolution Française).
Après la Guerre de Hollande, au cours de laquelle Turenne (commandant en l'armée
française contrainte de battre en retraite devant les Impériaux supérieurs en
nombre, et contraint de leur abandonner l'Alsace en 1674) imagine la compagne
d'hiver qui lui permet de remporter, le 05 janvier 1675, la brillante victoire
de Turckheim, où il bat les Impériaux,, le Traité de Nimègue, en 1679,
confirme les droits de Louis XIV sur l'Alsace. Les Intendants du Roi administrent
la province. A Colmar, le Conseil Souverain, parlement, juge les affaire de la région.
Au XVIIIe siècle, Vauban édifie des forteresses le long du Rhin (Strasbourg, Sélestat,
Neuf-Brisach, Huningue, ainsi que Belfort), et assure la sécurité de l'Alsace.
Assèchement de marais et reconstruction du réseau routier. La politique
religieuse favorise alors le catholicisme. Rayonnement de l'université de
Strasbourg en Europe protestante (étudiants : Metternich, Cobenzl, Goethe,
ainsi que de nombreux Russes). Essor de l'orfèvrerie strasbourgeoise, développement
de l'industrie (mines vosgiennes, brasseries et manufactures de tabac dans
la région de Strasbourg, filatures à Mulhouse), florissement du commerce par
voie fluviale.
A la veille de la Révolution, plus du quart des
Alsaciens sont encore sujets de princes "étrangers". Le peuple
(particulièrement à Strasbourg et dans les villes libres de la Décapole, très
attachées à leurs libertés) adopte avec enthousiasme les idées nouvelles qui
préparent à Révolution. Le mois de juillet 1789 est marqué par des troubles
par ailleurs assez vite réprimés. Des émeutes éclatent à Strasbourg
(impopularité du Magistrat chargé de l'administration de la ville). Dans le
Sundgau, les paysans endettés et misérables envahissent les châteaux, malmènent
les agents des seigneurs, pillent à Guebwiller la résidence du Prince-Abbé de
Murbach.
Après l'abolition des privilèges votée le 04 août 1789, les princes étrangers
refusent de se soumettre aux décisions de l'Assemblée et repoussent les
indemnités qui leur sont offertes pour le rachat de leurs droits et de leurs
terres.
La province d'Alsace est divisée en deux départements : le Haut-Rhin (ayant
Colmar pour chef-lieu) qui comprend les districts de Colmar, Altkirch et Belfort
; et le Bas-Rhin (ayant Strasbourg pour chef-lieu) qui comprend les districts de
Strasbourg, Benfeld, Haguenau et Wissembourg.
La déclaration de guerre à l'Autriche, le 20 avril 1792, provoque
l'envahissement du nord de l'Alsace en 1793. Les armées françaises commandées
par Hoche repoussent, en 1794, les Autrichiens sur la rive droite du Rhin.
Entre-temps, le 02 mars 1793, la principauté de Salm-Salm (enclave étrangère en France), est rattachée à la France. Le 28 janvier 1798 a lieu l'incorporation volontaire de la république helvétique de Mulhouse ainsi que d'Illzach (autre enclave isolée en territoire français).
Sous le Consulat, puis l'Empire, l'œuvre
d'unification administrative commencée sous la Révolution se poursuit. Un Préfet
est placé à la tête de chaque département, et un Sous-Préfet dans chaque
chef-lieu d'arrondissement.
Construction du nouveau pont de Kehl (ville annexée à la France jusqu'à la
fin du Premier Empire). Le creusement du canal du Rhône au Rhin est entrepris.
Développement de l'industrie (métallurgie à Klingenthal, Strasbourg,
Niederbronn) et du textile.
En 1815 le nord de l'Alsace (cantons situés
entre la Queich et la Lauter), avec Landau, est annexé à la Bavière rhénane.
En 1839-41, construction des voies ferrées Mulhouse-Thann et de Strasbourg-Bâle
par Nicolas Koechlin.
En 1870 a lieu la guerre franco-allemande. Strasbourg est assiégée 31 jours,
et subit un bombardement du 18 octobre au 26 septembre, au cours duquel on
compte quelques 220 000 projectiles. La bibliothèque est incendiée. Au
nombre des victimes : 300 civils.
L'Alsace devient "Terre d'Empire" (Reichsland). La loi du 06 septembre 1871 proclame que
"les provinces d'Alsace et de Lorraine [Moselle], cédées par la
France par les préliminaires de paix du 26-2-1871, dans les limites fixées
par le traité de paix du 10-5-1871, sont à jamais réunies à l'empire
d'Allemagne " ; en septembre 1871 Eduard von Moeller (1814-1880)
est nommé Oberpraesidium (Président supérieur). |
Option dernier délai 30-9-1872 (30-9-1873) pour les résidents hors d'Europe. 128 000 Alsaciens-Lorrains (8,5 % de la population dont 50 000 jeunes gens de 17 à 20 ans) optent pour la Fr. ; 70 000 s'installeront en Algérie. [Sur 1 800 000 hab. en Alsace-Lorraine, en 40 ans, 260 000 émigrés vers la Fr. (régions industrialisées), 330 000 vers l'Amér., 400 000 immigrés allemands.]. 1874 -1-1 Constitution de l'empire d'All. mise en vigueur en Alsace-Lorraine, qui enverra 15 députés au Reichstag. -29-10 création d'une délégation du pays (Landesausschuss). 1877 -2-5 autorisation de délibérer sur les lois à émettre par l'empereur. 1879 -4-7 de faire des propositions de loi et institution d'un lieutenant de l'empereur (Statthalter) à Strasbourg assisté d'un ministère d'Alsace-Lorraine (1 secr. d'État, 3 sous-secr.), 2 conseils renouvelés tous les 3 ans : la Délégation (élue) 58 membres et le Staatsrat (Conseil d'État) 12 à 16 membres nommés par l'empereur. 1887 -21-2 élections : tous les protestataires élus dont Auguste Lalance (1830-1920) devenu partisan de la réconciliation. 1888 -1-6 passeport jusqu'en 1900. 1911 -31-5 Constitution (Landesausschuss aboli). L'empereur exerce le pouvoir souverain, et à la tête du gouvernement est placé le Statthalter, nommé et révoqué par lui ; le pouvoir législatif est exercé par l'empereur et la Diète (Landtag) installée à Strasbourg avec 2 chambres : 1re Chambre : 5 représentants des communautés religieuses, le Pt de la Cour suprême de Colmar, 1 représentant de l'université de Strasbourg, 4 des villes les plus importantes (Strasbourg, Metz, Colmar et Mulhouse), 1 de la chambre de commerce de chacune de ces villes, 6 de l'agriculture, 2 des métiers, et un nombre de membres, nommés par l'empereur pour 5 ans, qui ne doit pas excéder le nombre des autres membres. 2e Chambre : 60 députés élus pour 5 ans au suffrage général direct et secret. 1914 -31-7 Constitution suspendue, état de siège.Statthalter : 1879 -1-10 Mal Bon Edwin von Manteuffel. 1885 -oct. Pce Chlodwig von Hohenlohe-Schillingsfürst (1819-1901, Bavarois). 1888 Hermann von Hohenlohe-Langenburg (1832-1913). 1907 Cte Karl von Wedel (1842-1919, Hanovrien).
Lois particulières : chasse (1881), caisses de maladie obligatoires (1883), assurance accidents obligatoire (1884), assurance invalidité-vieillesse obligatoire (1889), loi municipale (1895), chambre de commerce (1897), code professionnel (1900), aide sociale et domicile de secours (1908), code des assurances sociales (1911), travail des mineurs et repos dominical, organisation de la justice.
Principales dispositions administratives. Les lois antérieures à 1870 (abrogées en France entre 1870 et 1918) sont en vigueur en Alsace comme faisant partie du droit local. 1o) Régime foncier : terres et constructions immatriculées dans un livre foncier où sont mentionnés : propriétaire, usufruit, hypothèque et indications cadastrales. 2o) Régime des tutelles : l'époux survivant reste seul tuteur légal sous la surveillance du juge des tutelles ; en cas de décès des 2 époux, le juge des tutelles nomme un tuteur (souvent du côté paternel). Pas de subrogé tuteur ni d'obligation de vendre le patrimoine pour le convertir en placements de l'État. 3o) Assurances sociales : remboursements et régimes de retraites plus avantageux que dans le reste de la France. Depuis 1889, assurance obligatoire pour les accidents agricoles : cotisation reposant sur les salaires payés en agriculture (taux 5 %) ; employés forestiers : selon la valeur cadastrale forestière par commune, cotisation prélevée sur le produit annuel de la location chasse, complément perçu par un % sur le salaire (taux 11 %) ; pour les gardes-chasse : taux 6,6 % du salaire brut. 4o) Maintien du bilinguisme. 5o) Régime particulier des associations. 6o) Loi de chasse locale. 7o) Concordat religieux : écoles primaires confessionnelles ; un crucifix figure toujours dans la cour d'assises ; le clergé des 3 principales religions est payé par l'État ; direction des cultes à Strasbourg ; lendemain de Noël et vendredi saint chômés. 8o) Droit commercial : dispositions particulières. 9o) Notaires : assermentés et nommés par le ministre de l'Intérieur ; ils ne peuvent conserver dans leurs coffres liquidités et titres de leurs clients (ils doivent être versés dans un établissement bancaire). 10o) Circulation à droite des trains sauf ligne Mulhouse-Paris ; près de l'ancienne frontière franco-allemande, un " saut-de-mouton " permet le passage de gauche à droite. 11o) " Indemnité de difficultés administratives " pour les personnels civils de l'État [montant non modifié depuis le décret (17-9-1946)]. 1914-18 dictature militaire : 250 000 Alsaciens et Lorrains mobilisés dans l'armée allemande, généralement sur le front russe ; environ 30 000 †. 1918 -nov. retour à la France. -14-12 arrêté ministériel créant 4 catégories de population : carte A : personnes dont tous les parents ou grands-parents sont nés en Fr., Alsace ou Lorraine ; B : dont un parent ou grand-parent est originaire d'All. ; C : ressortissant des pays alliés à la Fr. ou neutres ; D : des ex-pays ennemis. 1918 -nov. à 1920 -sept. 110 000 hab. d'origine ou partiellement d'origine allemande expulsés. 1926 réagissant à la politique d'assimilation et aux maladresses de l'administration française, une centaine d'Alsaciens-Lorrains constituent le Heimatbund (Ligue de la patrie), réclamant l'autonomie dans le cadre français et le bilinguisme franco-allemand. 1927 arrestations chez les autonomistes. Plusieurs journaux interdits. 1928 procès à Colmar de 22 autonomistes (quelques semaines plus tôt, 2 avaient été élus aux législatives) : 4 condamnations. 1939 374 000 Als. évacués vers le Sud-Ouest et le Centre, notamment 80 000 Strasbourgeois en Dordogne (11 000 à Périgueux). 1940 -7-2 Karl Roos (un des chefs autonomistes) exécuté à Nancy pour espionnage ; -mai à juin plusieurs autonomistes alsaciens-lorrains internés à St-Dié et à Arches. Après l'armistice, l'Alsace est rattachée au pays de Bade et placée sous l'autorité d'un Gauleiter (gouverneur). Les Als. sont considérés comme Deutsche Volk, faisant partie de la nation allemande ; -20-6 Robert Wagner Gauleiter de la " province de Bade-Alsace " ; -21-6 il destitue le préfet du Ht-Rhin ; -1-7 l'Alsace-Lorraine passe officiellement sous administration allemande ; -7-10 Joseph Burkel Gauleiter de la " province Lorraine-Palatinat ". 1941 implantation du parti nazi, de la DAF (Front allemand du travail) et de la Hitlerjugend (Jeunesse hitlérienne) ; -23-4 Reichsarbeitsdienst (service du travail du Reich) obligatoire en Lorraine et -juillet en Alsace ; aspect paramilitaire (hommes : obligatoire ; femmes : de 18 à 25 ans). La propagande invite les volontaires à rejoindre l'armée allemande [Wehrmacht ou Waffen-SS (il n'y en eut que 1 000)]. 1942 -1-1 Jeunesse hitlérienne obligatoire pour jeunes de 10 à 18 ans ; -20-1 les Als. peuvent obtenir le passeport allemand ; -24-8 service militaire obligatoire pour les hommes nés entre 1922 et 1924 et ayant accompli le service du travail. 19 classes d'âge en Alsace (1908 à 1926, parfois 1927) et 13 autres en Moselle sont mobilisées en All. (soit 65 000 Bas-Rhénans, 40 000 Haut-Rhénans, 30 000 Mosellans). La majorité des " malgré-nous " sont envoyés sur les fronts de l'Est et dispersés dans les unités allemandes ; certains s'évadent, d'autres rejoignent les lignes soviétiques. 1943 de nombreux Als. sont prisonniers et regroupés dans des camps (exemple : Tambov à 400 km au sud-est de Moscou ; nombreux décès). 1944 -janvier appel des Als. officiers de réserve de l'armée française, exclus jusque-là du service armé. 1944-45 libération de Mulhouse (19-11), Strasbourg (23-11), Colmar (2-2), Wissembourg et Lauterbourg (18-3). 1945 45 000 Als. internés dans les camps de Schirmeck et Struthof ; l'enseignement de l'allemand est supprimé à l'école primaire. Rapatriement très lent des Als. et Mosellans (le dernier " malgré-nous ", Jean-Jacques Remetter, sera relâché en 1955 et rejoindra l'Alsace) ; 40 000 d'entre eux sont morts au front ou dans les camps. 1951 l'autonomiste Joseph Rossé, condamné pour collaboration, meurt en détention. 1953 procès de Bordeaux, l'Alsace obtient que le cas des 17 Als. et Mosellans soit disjoint de celui des 7 militaires allemands de la division SS " Das Reich " impliqués dans le massacre d'Oradour-sur-Glane (1944) ; après les condamnations, des élus alsaciens provoquent à la Chambre de vote d'une loi d'amnistie pour ces " malgré-nous " [en 1984-86, après de longues négociations, l'All. acceptera de verser 770 millions de F répartis par l'" Entente franco-allemande " (Strasbourg) entre plus de 80 000 " malgré-nous " ou leurs ayants-droit]. 1982 Circulaire de juin sur la langue et la culture régionale dans l'éducation, financement du programme " langue et culture " par les collectivités territoriales, enseignement de l'allemand dans les classes de cours moyen 1 et 2, puis dès le CE2.