Histoire d'un ébéniste mulhousien qui a construit un petit empire industriel, et qui est à l'origine d'une grande famille :

les Briegel de Mulhouse

Charles est le fils de Aloïs Briegel, menuisier de Bamlach, qui viendra travailler à Mulhouse au moment du grand essor industriel de cette ville. En 1911, Charles a 26 ans et habite au 38 de la rue Vauban. Deux ans plus tard, il se marie avec Lucie Moellinger. Ils auront deux garçons : Lucien et Raymond.

« Charles est mon grand père, et je me souviens qu'il ne parlait pas un mot de français... Je me souviens également qu'il travaillait beaucoup, aussi bien dans l'atelier que dans le jardin, qu'il entretenait dans la cour de l'usine. C'est là que j'ai découvert comment un fruit ou un légume cueilli dans le jardin, pouvait être meilleur que n'importe quel autre.... C'est également avec lui que j'ai commencé à aimer le travail manuel et la satisfaction du travail bien fait. »

Charles Briegel épouse le 8 juillet 1913 Lucie Moellinger. Le 24 juin 1914, ils ont un garçon : Lucien...

Lucie Moellinger fait partie d'une famille également très importante : elle est la fille de Emile et Emilie MOELLINGER. Voir la photo de la famille Moellinger

« Je me souviens de ma grand mère comme d'une personne très douce qui pleurait souvent la perte de son fils Raymond, disparu sur le front Russe. Elle avait fait toutes les recherches possibles pour savoir s'il était encore vivant. Mais en vain. »

Le 29 septembre 1920, naissance d'un 2° enfant : Raymond Lucien et Raymond
Raymond Lucien et Raymond

L'usine.....

Tout commence par un petit atelier de menuiserie, dans le Passage des Augustins. C'est Aloïs, son père, qui démarre l'affaire...

Ce passage est très ancien (1761), bien que rénové récemment.... Il donne sur la Place de la Concorde, où Aloïs et Charles avaient un magasin, alors que sa femme Lucie était modiste et fabriquait des chapeaux au 1er étage ! (d'après les souvenirs de Yvonne)

Et ce serait dans cette maison qu'ils auraient habité , au 1er étage, alors que l'atelier était en bas, au rez de chaussée...

Mais très rapidement, cet atelier était devenu insuffisant...

Et, ce fut le déménagement vers la Rue de la Charité...

Entrée de l'Usine, rue de la Charité

On peut voir ci-dessus, à gauche, l'usine telle qu'elle était dans les années vingt, avec sa grande cheminée pour l'incinération des sciures, et les tuyauteries qui permettaient le transport de la sciure des ateliers à la chaudière....

A droite, l'usine telle qu'elle est actuellement (en 99)

Entre 1911 et 1921, Charles va ouvrir son usine de meubles au 40, rue de la Charité à Mulhouse. Son affaire va vite prospérer, puisque les locaux de l'usine ne seront bientôt plus suffisants.

 

L'arrière de l'usine comportait deux hangars pour stocker et sécher le bois. Des wagonnets ("lorrys") servaient à transporter les lourdes planches vers l'entrée de l'atelier. Là, Zindy, un ouvrier, faisait la première coupe avec une scie circulaire très bruyante.... Et puis, presque aussi important que les hangars : le jardin du grand père ! ...."

A présent, c'est un autre monde : les façades ont été ravalées, des bâtiments remplacent les hangars, le goudron recouvre le jardin, et une caméra de surveillance et un portillon automatique, nous font comprendre qu'on n'est pas le bienvenu....."

Il y aura un magasin de vente au 40, Faubourg de Colmar. En 1932 on verra même une salle d'exposition au 25, rue des Amidonniers, et un dépôt au 9, rue Schlumberger. En 1947, il ouvre également une succursale à Guebwiller....
Tout semble aller pour le mieux !

La salle d'exposition, rue des Amidonniers Le magasin, Faubourg de Colmar

Travailleur infatigable, Charles n'hésite pas à mettre "la main à la pâte", au point qu'il y perdra même quelques doigts dans une machine qui lui coupera ses phalanges !

Il se surnommait d'ailleurs lui-même : « Schweisstissi » (type qui transpire...) montrant ainsi qu'il avait aussi de l'humour !....

On le voit ici (ci-dessous, à gauche, marqué d'une croix) travailler dans l'atelier avec ses ouvriers.

Ci-dessus quelques outils "rescapés" de l'usine : 1. Le poinçon M.C.B (meubles Charles Briegel) qui servait à marquer les arbres choisis qui seront abattus, 2. Le rabot du grand père, 3. Le vilebrequin

Charles Briegel décèdera le 14 juillet 1964, d'un arrêt du cœur, dans sa maison de retraite, le Home Wallach, 33 rue de l'Horticulture, à Mulhouse. Il aura, quelques années plus tôt, assisté à la chute de sa « Fabrique de meubles » dont il était (à juste titre) si fier....Sa femme Lucie, le rejoindra quelques années plus tard en 1969.

Le Home Valentine Wallach (philanthropes Mulhousiens)

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