blason mulhouse HISTOIRE
DE MULHOUSE
timbre bicentenaire

 

défilé de la réunion
Le défilé de la réunion de Mulhouse
à la France en 1798
vue de mulhouse
Une vue de Mulhouse en 1550
Célébrer les valeurs de la République

Le 4 janvier 1798, Mulhouse, alors cité république indépendante alliée aux cantons suisses, votait sa réunion à la France. La ville fête aujourd’hui le 200e anniversaire de cette réunion. Un événement d’autant plus important qu’elle n’avait pu en 1898, en raison de son annexion à l’Empire allemand, en fêter le centenaire.

La commémoration du Bicentenaire constitue une occasion unique pour Mulhouse et ses habitants de célébrer la République et ses valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Elles ont contribué à façonner le fameux "modèle mulhousien", un modèle qui conjugue ouverture aux idées et aux autres, pragmatisme, esprit d’entreprise, tolérance, souci du bien commun.

Ce modèle est le fruit d’une histoire faite de bouleversements, de brutales accélérations, de constantes remises en cause. A travers le Bicentenaire, les Mulhousiens retrouveront également tout ce qui fait l’originalité de leur ville et la singularité de son destin.

Mulhouse de sa naissance à 1798

Mentionnée pour la première fois en 803, Mulhouse doit, dès le moyen-âge, mener une longue lutte pour préserver son indépendance. Au XIIIe siècle déjà , elle est l’objet de rivalités entre les Hohenstaufen et l’évêché de Strasbourg. Frédéric 1er Barberousse fait d’elle une véritable cité. Il lui donne le droit de tenir marché et fait venir de l’étranger artisans et cultivateurs. Le statut de ville d’Empire accordé en 1308 met fin à la convoitise de l’évêque de Strasbourg et donne une quasi-indépendance à la cité.

Menacée tour à tour par les Armagnacs, les Autrichiens et les Bourguignons, se sentant isolée, Mulhouse contracte une alliance avec Berne et Soleure en 1466. Lentement, elle se lie avec Bâle puis avec les treize cantons suisses. En 1515, elle obtient le statut de canton allié. Elle signe également un traité de paix avec son puissant voisin qu’est le royaume de France. Cet habile jeu d’alliances lui permet de préserver son autonomie.

plan de la ville
Plan de la ville

Une économie prospère

1523 marque un tournant dans la vie de la cité. La réforme du culte est introduite à Mulhouse. La ville se rallie aux thèses d’Ulrich Zwingli, l’une des grandes figures de la Réforme, avec Luther et Calvin.

La cité est épargnée par la guerre de Trente Ans et bénéficie d’une économie en plein développement, notamment grâce à l’afflux de main-d’oeuvre attirée par cet îlot de paix. Les guerres qui opposent Louis XIV à la maison d’Autriche ne la touchent pas plus et le traité de 1715 qui la mentionne comme alliée des cantons suisses consacre son indépendance et consolide sa prospérité. Mulhouse est prête au "décollage économique".

1746 : l’histoire de Mulhouse devient industrielle

Celui-ci débute en 1746, date-clé dans l’histoire de la ville. Quatre jeunes Mulhousiens - Samuel Koechlin, Jean-Jacques Schmalzer, Jean-Henri Dollfus et Jean-Jacques Feer fondent cette année-là une manufacture d’impression sur tissus. Le succès est fulgurant. Quarante ans plus tard, on compte 26 fabricants. Quelles sont les clés de ce succès ? Un territoire exigu qui entraîne la petite république à trouver une voie de développement moins "consommatrice" de terrains que l’agriculture, par exemple. Elle bénéficie également de main-d’oeuvre grâce au monde rural. De plus, grâce à un commerce florissant et à sa prospérité économique, elle dispose de capitaux importants qui vont s'investir dans l'industrie. Enfin, la religion calviniste, avec sa morale d'efforts et de persévérance contribue , elle aussi, à la réussite des premiers entrepreneurs mulhousiens.

dernière réunion du grand conseil
Dernière réunion du Grand Conseil de la Ville de Mulhouse

passeport

Passeport utilisé par les Mulhousiens pour se rendre en France

cérémonie de la réunion
Cérémonie de la réunion de Mulhouse à la France

clés de la ville
Les clés de la Ville remises lors de la réunion à la France

La réunion à la France : une étape décisive

En 1798, Mulhouse est une petite ville de 6 000 habitants, enserrée dans ses fortifications. Population laborieuse, les Mulhousiens vivent de la vigne et des champs entourant la ville et de l'industrie qui a permis en une génération le doublement du nombre d'habitants.

Presque exclusivement protestante, la cité se caractérise par une extrême rigueur morale : cafés, théâtre, imprimerie sont interdits. Repliée sur elle-même, Mulhouse est prise dans un jeu de contradictions entre les bouleversements que l'industrialisation entraîne et sa volonté de conservatisme.

L'impossible "retrait du monde"

Avant même la Révolution française, Mulhouse est soumise à la pression de son puissant voisin le royaume de France. En 1785, sous la pression de concurrents français, les importations d'indiennes de Mulhouse sont réduites. En mars 1789, il est interdit à Mulhouse d'exporter ses toiles vers le royaume de France. En 1790, les départements français sont créés et les douanes intérieures supprimées. Mulhouse devient une enclave et doit acquitter des taxes élevées pour écouler ses produits.

Une délégation mulhousienne est envoyée à Paris en octobre 1790 pour défendre les intérêts de la ville pendant que le département du Haut-Rhin impose l'usage de passeports pour les Mulhousiens ; en septembre 1792, un cordon douanier est mis en place et à partir de septembre 1793, les Mulhousiens sont obligés d'avoir un visa pour se déplacer en France.

La réunion à la République française : une aspiration réelle

En juillet 1793, le Comité de Salut public charge le commissaire Pons de Boutier de Catus de se rendre à Mulhouse pour juger de l'état de l'opinion et pour préparer la réunion de Mulhouse à la France. De nombreux Mulhousiens adhèrent aux idéaux de la Révolution, avant même 1789. Les excès de la Terreur, le cordon douanier, l’instauration du passeport et du visa ont quelque peu refroidi cet enthousiasme mais il reste présent.

De nombreux Mulhousiens, souvent membres de la bourgeoisie, appartiennent à des sociétés révolutionnaires. L'influence de la pensée française est indéniable et l’esprit nouveau, séduit par les valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité, souffle aussi à Mulhouse.

Après trois années de négociations, le Grand Conseil autorise les députés mulhousiens à traiter de la réunion. Le 4 janvier 1798, le Grand Conseil et les Quarante - les deux organes de décision de Mulhouse - se prononcent par 97 voix contre 5 pour la réunion à la France. Le 28 janvier, la bourgeoisie réunie au temple vote de la même façon par 596 voix contre 15. Le 15 mars 1798, la fête de la Réunion a lieu, Mulhouse fait partie de la République française.

atelier d'impression sur tissus
Un atelier d'impression sur tissus

canal du rhone au rhin
Le canal du Rhône au Rhin

ligne de chemin de fer
En 1857, s'ouvre la première ligne de chemin de fer entre Mulhouse et Belfort

la cité ouvrière
La cité ouvrière, un ensemble d'habitat ouvrier, premier du genre en Europe

ouvrière chargée du nettoyage du coton
Une ouvrière chargée du nettoyage du coton

accueil des troupes françaises
L'accueil des troupes françaises en 1918

Mulhouse, ville pionnière de la révolution industrielle

Après sa réunion à la France, Mulhouse connaît un développement sans précédent. Pendant la période napoléonienne, le blocus continental mené par l’Angleterre stimule l’économie mulhousienne et la pousse à faire preuve d’initiative.

Le "Manchester français"

La mécanisation se développe, les entreprises se multiplient. 29 nouvelles manufactures voient le jour entre 1800 et 1815. Parallèlement à l’impression sur textile, sont créés des filatures et des tissages qui permettent de répondre aux besoins des imprimeurs. L’industrie textile a besoin de produits pour blanchir et colorer les tissus ainsi que de machines, entraînant l’apparition des industries chimique et mécanique. Elle a besoin également d’un personnel qualifié, conduisant à la mise en place d’écoles techniques spécialisées (textile, chimie).

Les infrastructures de transport se développent elles aussi : la traversée de Mulhouse par le canal du Rhône au Rhin est achevée en 1812. En 1857 s’ouvre la ligne de chemin de fer entre Mulhouse et Belfort et le premier train venant de Paris arrive à Mulhouse le 26 avril 1858. Mulhouse devient l’une des villes industrielles les plus florissantes de France, le "Manchester français".

Une forte croissance démographique

Ce développement économique s’accompagne d’une forte croissance démographique. En 1798, la ville compte environ 6 000 habitants. Ils sont près de 60 000 en 1866. A chaque génération, la population double !

Ces nouveaux Mulhousiens viennent d’Alsace, du pays belfortain, du pays de Montbéliard, de Suisse et du Bade-Wurtemberg. La ville devient à majorité catholique : en 1869, on dénombre en effet 46 000 catholiques (pour 10 000 protestants) alors qu’ils n’étaient que 2 000 en 1815.

Les remparts sont détruits et la ville s’agrandit. Les usines essaiment hors des anciens murs, les industriels bâtissent le Nouveau Quartier, symbole de leur réussite, et la Cité, une cité ouvrière qui sert de modèle à de nombreuses cités-jardins partout en Europe.

Ouvriers et patrons

Les ouvriers vivent dans des conditions très difficiles : journées de 15 heures, règlement strict, bas salaires, amendes, logements sordides, alimentation pauvre.

Avec l’industrie, naissent de véritables dynasties de patrons d’industrie. Les enfants font leur apprentissage dans l’usine de leur père puis deviennent associés. Des alliances se nouent entre ces familles par les mariages.

Ce patronat développe de nombreuses oeuvres sociales sociétés de secours mutuel, coopératives, Société de Maternité pour protéger les femmes enceintes, Institut des Pauvres venant au secours des plus démunis. Jean Dollfus crée la Société Mulhousienne de Cités ouvrières qui permet aux ouvriers d’acheter leur logement.

De guerre en guerre

La guerre de 1870 stoppe l’essor de l’industrie mulhousienne et plusieurs années lui sont nécessaires pour s’adapter à son nouvel environnement économique. En 1918, redevenue française, elle doit à nouveau se réadapter à de nouveaux marchés. Largement tournée vers l’exportation, l’industrie mulhousienne est durement frappée par la Grande Dépression. La reprise amorcée en 1935 est stoppée par la politique du glacis, à partir de 1937.

Du 18 juin 1940 au 21 novembre 1944, Mulhouse subit l’occupation nazie avec la germanisation forcée, les expulsions, les problèmes de ravitaillement, le service obligatoire de travail RAD (Reichsarbeitsdienst) et l’enrôlement des jeunes gens dans l’armée allemande, les "Malgré-Nous".

A la Libération, Mulhouse présente le visage d’une ville fortement touchée par les bombardements : 300 immeubles sont détruits, 250 sévèrement endommagés et 2 800 moins gravement atteints.

Les Trente Glorieuses

Un plan d’urbanisme de grande envergure permet de reconstruire, selon des principes d’urbanisme moderne, les quartiers sinistrés et de créer l’ensemble de la place de l’Europe avec notamment la Tour de l’Europe, imaginée par l’architecte mulhousien François Spoery et inaugurée en 1972.

La ville a besoin également de logements pour ses nouveaux habitants venus des villages voisins mais aussi d’Italie, du Portugal ou des pays maghrébins pour répondre aux besoins en main-d’oeuvre de l'industrie. Entre 1950 et 1970, 13000 logements voient le jour.

Quant à l'économie mulhousienne, elle profite des Trente Glorieuses, cette période de prospérité que connaît la France après-guerre. L'industrie textile doit toutefois s'adapter à de nouvelles conditions économiques : concurrence de plus en plus vive et débouchés plus difficiles. D'autres activités se développent, comme la construction automobile avec l'implantation de l'usine Peugeot. La période est marquée également par la création de l’aéroport de Bâle-Mulhouse, la construction du Grand Canal d’Alsace et les aménagements portuaires à Ottmarsheim, Ill Napoléon et Huningue.

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http://www.koechlin.net

On y apprend également à parler Alsacien !......

http://www.koechlin.net/bk/bk43_02.htm

 

Les Koechlin font partie de l'Histoire Mulhousienne. Leur site est exemplaire et mérite le détour. Une foule d'informations sur la famille et sur Mulhouse.